L’Agglo de Sète a renvoyé au Premier ministre le même courrier envoyé fin novembre à Barnier au sujet de la future Ligne à grande vitesse.
“Je suis colère. Je ne le laisserai pas passer, nous ne sommes pas des marionnettes”. Il est remonté comme une pendule, Michel Arrouy, le maire de Frontignan. Cette sortie, rare pour le personnage, est provoquée par un courrier commun envoyé début janvier, par l’Agglo de Sète, à l’adresse de François Bayrou, le Premier ministre, au sujet des craintes des élus sur le dossier LGV. Ils y demandent un “réexamen complet” du projet de Ligne à grande vitesse Montpellier-Perpignan (LNMP), tel qu’il est prévu à ce jour.
Le même courrier envoyé au successeur de Barnier
“C’est le même courrier qui a été envoyé à Michel Barnier, fin novembre, explique l’Agglo. On l’a renvoyé à son successeur pour qu’il se retrouve au sommet de la pile”. Sauf que. Sauf que le premier courrier avait été signé, en conscience, par tous les maires de l’Agglo. Et en aucun cas le second. En outre les premiers magistrats concernés n’ont pas été avertis. “Je viens de l’apprendre de l’extérieur, de la part de quelqu’un de la Région qui m’a appelé furibard en voyant ma signature”, tempête le maire muscatier.
Ce sont des méthodes d’un autre temps
“Nous n’avons pas été informés de cet envoi, s’emporte Michel Arrouy. Ce n’est pas possible. Il y a des caps à ne pas franchir. Cela décrédibilise la politique, dit-il. Il ne faut pas oublier qu’une agglo n’a aucune légitimité issue du suffrage universel. Ce sont des villes qui travaillent ensemble. Là, ce sont des méthodes d’un autre temps. Quand je signe un document, j’engage la responsabilité de la commune. Personne n’a le droit de signer à ma place ! Je le prends comme une usurpation de signature.” Si les autres maires de l’agglo n’ont pas spécialement réagi, celui de Mèze, Thierry Baëza, est dans la même tendance que celle de Frontignan. “Je n’ai jamais signé ce second courrier, dit-il particulièrement énervé. Ils ont fait un copier-coller du premier et l’ont envoyé. Ce sont des choses qui ne se font pas.”
Des excuses attendues
“Entre le premier courrier et le second, les choses ont évolué, précise Michel Arrouy. La Région Occitanie et l’État se sont rapprochés pour évoquer le dossier. Il y a, actuellement, toute une phase de négociations”. De là à craindre que ce courrier fasse finalement tout capoter… En attendant le premier magistrat frontignanais a dit sa façon de penser à Jean-Guy Majourel, le premier vice-président de l’Agglo chargé du dossier de la LGV. Et restera ferme sur deux points : “j’attends des excuses et un retrait de ce courrier.”