Quand les restrictions budgétaires vis-à-vis de la culture vont-elles cesser ? Financée par le ministère de l’Éducation nationale, la part collective du pass Culture a été plafonnée à 50 millions d’euros pour le reste de l’année scolaire en cours. Or, à ce jour, 40 millions d’euros sont déjà engagés. Ne reste plus que 10 millions d’euros aux collèges et aux lycées pour organiser des activités d’éducation artistique et culturelle (EAC). Elles permettent aux élèves de la 6e à la terminale de participer à des sorties ou de rencontrer des artistes dans leur établissement. Les réservations effectuées par les enseignants, dont des séances de cinéma ou des visites au musée par exemple, devraient être interrompues d’ici peu sur la plateforme Adage.
Un dispositif qui « s’arrête de façon violente et non concertée en cours d’année scolaire »
Une course contre la montre se joue. « Malgré ces contraintes, nous ne cédons pas aux pressions budgétaires et nous œuvrons avec vous tous pour maintenir une EAC de qualité pour nos futurs, jeunes citoyens », a indiqué la Maison des écrivains et de la littérature dans un communiqué le vendredi 31 décembre. La Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) s’est empressée de rappeler à ses membres de « publier toutes [les] offres dès maintenant, en demandant aux enseignants de les faire valider rapidement par leurs chefs d’établissement ». De son côté, l’Association Française des Cinémas d’Art et Essai (Afcae) a fait savoir qu’elle ne comprend pas que le dispositif « s’arrête de façon violente et non concertée en cours d’année scolaire. »
Les syndicats ont eux aussi fait savoir leur colère contre une mesure annoncée « sans préavis ». Du côté des enseignants, le secrétaire général du SNPDEN-Unsa, Bruno Bobkiewicz, a signalé un « hold up ». La CGT Éducation alerte sur un mouvement national à l’encontre de la filière culturelle.
« Comme dans certaines collectivités, faire de la culture la variable d’ajustement du ministère pour faire des économies, n’est pas acceptable », précise un communiqué daté de vendredi dernier. Et la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques de dénoncer le même jour une « situation qui met les personnels de direction dans une situation intenable (…) auprès de l’ensemble de leur communauté éducative [et] des partenaires avec lesquels la confiance risque d’être rompue. »
Déjà en décembre 2024, la CGT Spectacle avait demandé à « pérenniser la part collective utile à de nombreux artistes pour conduire des actions d’éducation artistique et culturelle dans le milieu scolaire ». Le syndicat répondait à un premier bilan négatif de la Cour des comptes au sujet du pass Culture. Ce dernier n’a que « partiellement réussi à toucher les jeunes les moins familiers des pratiques culturelles dans sa part individuelle ». Mais au contraire de la part collective, elle n’est pas concernée par ce tour de vis. « Le candidat Macron s’était engagé en 2017 à la mise en place d’un pass Culture qui devait être très largement financé par les entreprises bénéficiaires et les GAFAM », précise la CGT Spectacle. Promesse non tenue.
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