Faute de pouvoir faire face aux prix affichés, ce sont 53 % des Français qui ont affirmé avoir dû renoncer à acheter « souvent » ou « de temps en temps » un produit alimentaire, selon un sondage Ifop de juin 2023. Si leur salaire continue de stagner et l’austérité de s’attaquer à leurs droits, les politiques publiques menées, notamment durant les sept ans de macronie, n’ont, elles, cessé de protéger les plus riches.
Une nouvelle étude de la Direction générale des finances publiques, révélée par le quotidien Le Monde, mercredi 29 janvier, vient attester de ces inégalités qui ne font que de se creuser. Entre 2003 et 2022, le revenu annuel des ultrariches a augmenté de plus de 119 %. Il a doublé en vingt ans en France. Une hausse « tout à fait remarquable », pour les trois auteurs de cette note – Olivier Arnal, Romain Loiseau et Vincent Vicaire –.
Ceux-ci ont étudié les revenus des 40 700 Français possédant de très hauts revenus, soit le 0,1 % de la population le plus aisé. Il s’agit de ménages qui, en 2022, avaient déclaré un revenu annuel d’au moins 463 000 euros, et qui avaient récolté, en moyenne, un peu plus de 1 million d’euros, soit trente fois plus que le reste des Français.
Un taux d’imposition moyen en baisse pour les 0,1%
La hausse des revenus pour ces ultra-riches est vertigineuse. Et ce, « même par rapport aux autres foyers à revenus élevés », relèvent les auteurs de l’étude. Si les 0,9 % ont bénéficié d’une confortable augmentation de leurs revenus de 79 %, pour le reste de la population, soit neuf foyers sur dix, la hausse n’a pas dépassé 39 % en vingt ans. Plus explicite encore : au total, le revenu des ultrariches a augmenté de 3 % par an hors inflation, alors que celui des autres Français progressait de 0,5 %, explique Le Monde.
L’essentiel des revenus des ultra-riches ne provient pas évidemment pas des salaires ou des traitements, mais bien des dividendes et des plus-values tirés des capitaux dont ils sont propriétaires (47 %), des bénéfices des entreprises qu’ils détiennent (10,5 %) et de leur patrimoine foncier (3 %). Une différence notable, bien entendu, avec le reste des Français, pour qui traitements et salaires représentent la majorité des revenus (63 %) et les revenus des capitaux mobiliers seulement 2 % du revenu total.
« Dans un contexte de globalisation financière et d’intense concurrence fiscale et sociale, la liberté et la rapidité de circulation des capitaux et des biens ont largement servi les intérêts des plus riches », commentaient déjà en septembre dernier Les porte-paroles d’Attac Lou Chesné, Alice Picard et Youlie Yamamoto. Et de poursuivre : « Le gouvernement par et pour les riches n’est pas un mythe. Elle est une construction historique, celle d’un système permettant aux élites économiques de placer la loi au service de l’intérêt privé. »
L’étude de Bercy en apporte une nouvelle preuve. En vingt ans, les 0,1 % les plus riches ont ainsi vu leur taux d’imposition moyen passé de 29,3 % à 25,7 % alors qu’il s’alourdissait pour les 50 % de Français les plus pauvres.
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
En exposant la violence patronale.
En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Soutenez-nous !Je veux en savoir plus.