Les grands patrons de la tech n’en finissent pas de défiler à Mar-a-Lago, fief de Donald Trump en Floride, pour prêter serment d’allégeance. Après Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, Tim Cook, PDG d’Apple, et Sundar Pichai, de Google, c’est Mark Zuckerberg, venu dîner dans la villa du futur président états-unien, qui a le plus étonné.
Jusqu’alors, le patron de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp, Oculus et l’IA LLama) s’était affiché rigolard avec Barack Obama. Et, dans les arcanes du Parti démocrate, certains murmuraient même son nom comme futur candidat du parti à la présidentielle. Et voilà qu’il donne un million de dollars pour financer la cérémonie d’investiture de Donald Trump le 20 janvier, qu’il nomme le républicain Joel Kaplan responsable des affaires internationales de Meta et invite Dana White, un ami proche de Donald Trump, président de l’UFC (la principale ligue du sport de combat MMA) et chouchou des masculinistes, au conseil d’administration de son groupe.
Le pouvoir change, Zuckerberg aussi
Un retournement de veste ? Mark Zuckerberg n’a jamais défendu de ligne politique. C’est un opportuniste. Ainsi, début 2021, pour complaire au pouvoir démocrate fraîchement élu, il avait banni Donald Trump de Facebook, à la suite de l’assaut du Capitole.
À l’inverse, en 2018, lorsque avait éclaté le scandale Cambridge Analytica, l’aile gauche démocrate et en particulier Alexandria Ocasio-Cortez l’avaient accusé d’avoir fait le jeu de Donald Trump en lui permettant d’exploiter les données personnelles de 87 millions d’électeurs sur Facebook pour influencer les primaires républicaines puis l’élection présidentielle de 2017.
Par la suite, c’était pour accéder aux demandes de l’administration Biden et de l’Union Européenne, que Meta a fini par renforcer ses équipes de modération et à agir contre la désinformation sur ses réseaux sociaux. Résolutions qu’il a vite abandonnées, ce qu’il a annoncé dans une vidéo mardi.
Son équipe de modération déménage de la Californie démocrate au Texas républicain et ses partenariats avec les équipes de fact checking de certaines entreprises de presse sont abandonnés au profit des « community notes », inspirées du Twitter-X d’Elon Musk. Bref : le pouvoir a changé. Zuckerberg aussi. Le fait que Trump ait accusé le patron de Meta de « complot » contre lui et l’ait menacé de « passer le reste de sa vie en prison » a pu jouer sur la rapidité de son retournement de veste.
Surtout, Zuckerberg, dans les pas de ses collègues grands patrons de la tech, demande à Donald Trump d’agir contre la concurrence chinoise, de déréguler le marché de l’électricité pour faire tourner leurs centres de données toujours plus énergivores.
Mais aussi de le protéger des procédures en justice de la Commission européenne, qui a tous les Gafam dans son collimateur pour faire respecter ses règlements DSA (contre la propagation de contenu illicite en ligne) et DMA (pour limiter les abus de position dominante des géants du Net).
Dans sa vidéo, le patron de Meta accuse l’UE de promulguer « un nombre toujours croissant de lois institutionnalisant la censure ». Et il ajoute : « La seule façon de contrer cette tendance mondiale est d’avoir le soutien du gouvernement américain, ce qui a été difficile au cours des quatre dernières années, alors que ce même gouvernement poussait à la censure. »
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