Note de l’éditeur : En l’honneur de Noël, nous publions fièrement le texte de Brig. Lettre de Noël 1944 du général Anthony McAuliffe à la 101e division aéroportée américaine à Bastogne. Une image de la lettre peut être trouvée ici. Lisez l’histoire derrière cette célèbre lettre.
JOYEUX NOËL
QG 101ST AIRBORNE DIVISIONBureau du Commandant de Division
24 décembre 1944
Qu’est-ce qu’il y a de joyeux dans tout cela, demandez-vous ? Nous nous battons, il fait froid, nous ne sommes pas chez nous. Tout est vrai, mais qu’a accompli la fière Division Eagle avec ses dignes camarades, la 10e Division blindée, le 705e bataillon de chasseurs de chars et tout le reste ? Juste ceci : nous avons stoppé net tout ce qui nous a été lancé du Nord, de l’Est, du Sud et de l’Ouest. Nous avons des identifications de quatre divisions blindées allemandes, de deux divisions d’infanterie allemandes et d’une division de parachutistes allemande. Ces unités, fer de lance de la dernière poussée désespérée des Allemands, se dirigeaient droit vers l’ouest vers des points clés lorsque la Division Eagle reçut à la hâte l’ordre d’endiguer l’avancée. L’efficacité avec laquelle cela a été fait sera écrite dans l’histoire ; non seulement dans la glorieuse histoire de notre Division mais dans l’histoire mondiale. Les Allemands nous ont effectivement encerclés, leurs radios annonçaient notre perte. Leur commandant a exigé notre reddition avec l’arrogance imprudente suivante :
22 décembre 1944
« Au commandant américain de la ville encerclée de Bastogne.
Le sort de la guerre est en train de changer. Cette fois, les forces américaines à Bastogne et à proximité ont été encerclées par de puissantes unités blindées allemandes. D’autres unités blindées allemandes ont traversé l’Ourthe près d’Ortheuville, ont pris Marche et ont atteint Saint-Hubert en passant par Hompres-Sibret-Tillet. Libramont est aux mains des Allemands.
Il n’y a qu’une seule possibilité pour sauver les troupes américaines encerclées de l’anéantissement total : c’est la reddition honorable de la ville encerclée. Pour y réfléchir, un délai de deux heures sera accordé à partir de la présentation de cette note.
Si cette proposition devait être rejetée, le corps d’artillerie allemand et six bataillons lourds AA sont prêts à anéantir les troupes américaines à Bastogne et à proximité. L’ordre de tir sera donné immédiatement après ces deux heures.
Toutes les graves pertes civiles causées par ces tirs d’artillerie ne correspondraient pas à l’humanité américaine bien connue.
Le commandant allemand »
Le commandant allemand reçut la réponse suivante :
22 décembre 1944
« Au commandant allemand :
N U T S !
Le commandant américain »
Les troupes alliées contre-attaquent en force. Nous continuons à tenir Bastogne. En tenant Bastogne, nous assurons le succès des armées alliées. Nous savons que notre commandant de division, le général Taylor, dira : « Bien joué !
Nous offrons à notre pays et à nos proches un cadeau de Noël digne de ce nom et le privilège de participer à ce vaillant fait d’armes nous permet véritablement de passer un joyeux Noël.
/s/ AC McAULIFFE/t/ McAULIFFECommandant.
Image : Armée américaine