Le temps s’est étiré en longueur avant l’annonce du nouveau gouvernement, et pourtant c’est presque un retour dans le passé que propose François Bayrou avec l’exécutif qu’il a composé sous la houlette d’Emmanuel Macron. Outre les 18 ministres censurés reconduits, le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler a également annoncé, en début de soirée, l’entrée ou le retour au gouvernement de deux ex-premiers ministres et d’anciens compagnons de route du macronisme. Pas de quoi satisfaire la gauche, loin s’en faut.
« Ce gouvernement n’est rien d’autre qu’un remake de la famille Adams », a immédiatement dénoncé le sénateur communiste Ian Brossat fustigeant un « gouvernement de revenants et de perdants ». « On va avoir exactement la même politique menée par des gens qui ont été battus, qui ont été censurés et qui vont poursuivre ce que fait Emmanuel Macron depuis 7 ans », constate le porte-parole du PCF quand le secrétaire national de la formation condamne ce « jour sans fin » orchestré par le duo à la tête de l’État. « Un 4e gouvernement toujours inspiré par Emmanuel Macron, par les LR, par le RN et avec Valls en prime ! On est loin du nouveau monde ! Vivement du neuf. Vivement la paix et la justice sociale. Vivement la gauche et les écologistes », a écrit sur X Fabien Roussel.
« Ce gouvernement n’a qu’un seul avenir : la censure »
Le nouvel exécutif ne trouve, évidemment, pas meilleur accueil du côté des insoumis. « Un gouvernement rempli de gens désavoués dans les urnes et qui ont contribué à couler notre pays… avec le soutien de Marine Le Pen et du RN. Ce gouvernement n’a qu’un seul avenir : la censure », prévient la cheffe de file des députés FI, Mathilde Panot, tout en continuant de creuser le sillon, labouré ces dernières semaines par la France insoumise, en vue d’obtenir la démission du président de la République. « Avec la chute de Bayrou, le roi Macron sera nu. Son départ est inéluctable », ajoute ainsi la parlementaire dont le groupe a déjà prévu le dépôt d’une motion de censure pour le 16 janvier.
Alors que la Macronie a un temps espéré pouvoir le rallier à son attelage, le premier secrétaire du PS a, de son côté, dénoncé « la droite extrême au pouvoir sous la surveillance de l’extrême droite » après que Xavier Bertrand a, plus tôt dans la soirée, annoncé refuser « de participer à un gouvernement formé avec l’aval de Marine Le Pen » dans un communiqué posté su X (ex-Twitter). « Ce n’est pas un gouvernement c’est une provocation », a en outre estimé Olivier Faure.
« François Bayrou avait affirmé que contrairement à Michel Barnier, il ne se mettrait pas entre les mains du RN. C’est pourtant exactement ce qu’il vient de faire », a également pointé la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, sur RTL, taclant pour une fois un « goût prononcé pour le recyclage ». « Dans la Ve République, je ne pense pas qu’on ait d’autres exemples de gouvernement censuré qui prend les mêmes et qui recommence », a poursuivi l’écologiste, constatant – interrogée sur une possible censure – que « les mêmes causes, en général, entraînent les mêmes conséquences » et que François « Bayrou pave le chemin de sa propre censure depuis 10 jours par chacun de ses actes ».
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