À proximité du lycée Rodin dans le XIIIe arrondissement de Paris, un adolescent de 16 ans a été tué par arme blanche, mardi 17 décembre, au matin. D’après le parquet de Paris, la mort de l’adolescent « s’inscrit dans la continuité d’un phénomène de rixes entre jeunes récurrentes sur le secteur du XIIIe arrondissement, où huit affrontements ont été constatés depuis le mois de mai 2024 ».
À l’arrivée des policiers, « les protagonistes avaient pris la fuite », a déclaré une source policière à l’AFP. Un mineur « se trouvait en arrêt cardio-respiratoire (…) présentant des blessures à la tête », a ajouté le parquet, précisant qu’en « dépit des tentatives de réanimation du Samu », le décès de l’adolescent, demeurant à Ivry, avait été constaté à 09 h 15.
« Pas de signes avant-coureurs »
Un participant à l’altercation a été interpellé, a indiqué une seconde source policière à l’Agence France presse, ajoutant qu’au moment du drame avait été également fait usage de gaz lacrymogène et que l’arme du meurtre, un couteau, avait été jetée dans la cour du collège-lycée. Ce dernier, un adolescent de 16 ans scolarisé au lycée Rodin, a par la suite été mis en examen pour « assassinat » et placé en détention provisoire, jeudi 19 décembre.
« L’information judiciaire est également ouverte contre X pour les violences aggravées par trois circonstances », avec arme, en réunion et à proximité d’un établissement scolaire, et « les investigations se poursuivent désormais sous la direction du juge d’instruction », a ajouté le parquet de Paris. D’après les premiers éléments de l’enquête, « la victime et lui, avec d’autres jeunes restant à identifier, entretenaient manifestement une relation d’animosité émaillée de recours à la violence en différents endroits de Paris ». L’enquête a été confiée à la sûreté territoriale de Paris.
D’après le ministère de l’Éducation nationale, la victime était âgée de 16 ans et scolarisée dans un lycée professionnel à Alfortville dans le Val-de-Marne, département limitrophe du XIIIe arrondissement. Selon le ministère public, ce mineur avait déjà été blessé par arme blanche le 10 décembre dernier à proximité du lycée René Cassin (XVIe arrondissement), des faits qui font l’objet d’une enquête.
La plupart des élèves étaient déjà entrés dans l’établissement au moment des faits, a précisé le maire du XIIIe, Jérôme Coumet, présent sur place mardi. « Pour l’instant, on ne comprend pas la localisation de ce drame » parce qu’« il n’y avait pas de signes avant-coureurs dans les établissements du secteur qui auraient pu nous mettre en éveil », a souligné le maire devant la presse. Une équipe mobile de sécurité, la brigade régionale de sécurité, et une cellule d’appui psychologique « aussi bien en soutien de la communauté éducative que des élèves », ont été déployées, a indiqué le ministère de l’Éducation.
D’après le parquet, dix-sept affrontements impliquant des groupes ont été répertoriés dans la capitale en 2024, pour 63 blessés et deux personnes décédées, en comptant l’agression de mardi. Un phénomène qui fait régulièrement l’objet de vifs débats concernant la supposée augmentation de violence chez les plus jeunes. « Dans l’histoire, le phénomène de bandes violentes a toujours existé. Il est revenu en force depuis la suppression d’une police de proximité », notait toutefois, l’hiver dernier, dans nos colonnes, Anthony Caillé, secrétaire général CGT Intérieur-Police.
« C’est un nouveau drame devant un établissement scolaire » qui « confirme qu’il y a sujet » qui « ne peut pas relever que de l’école », a, de son côté, réagi auprès de l’AFP Sophie Venetitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU.
Avant de partir, une dernière chose…
Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :
nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.
L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.Je veux en savoir plus