Le vote du budget primitif a occasionné des débats animés, notamment sur les choix des investissements réalisés par la Ville.
Pas de cadeau pour le dernier conseil municipal de l’année ! Après un inattendu report de la délibération qui devait reconduire Simon Casas à la tête des arènes de Nîmes pour la tauromachie, c’est bien le vote du budget primitif qui a occupé les différents groupes politiques Nîmois.
Le très courtois Pascal Gourdel, adjoint aux finances, a d’abord présenté un budget primitif du budget principal (déjà discuté lors du rapport d’orientation budgétaire) où le niveau d’investissement demeure, a contrario du contexte national, demeure “très important, avec 83,5 M€ conformément à ce que je vous avais indiqué (lors du rapport d’orientation budgétaire, NDLR)”. Un niveau d’investissement largement boosté par le chantier du Palais des congrès (17,5 M€ pour 2025, pour un coût global estimé à 59 M€) qui doit être livré en octobre 2025. À lui seul, le Palais des congrès représente donc près d’un quart de la section investissement, le deuxième poste, la rénovation de voirie, s’élevant à 3,5 M€, suivi par les bâtiments scolaires (2,2).
31 policiers supplémentaires
La section fonctionnement s’élève, elle, à 267 630 895 €, avec une masse salariale en hausse, liée notamment à l’embauche de 31 policiers municipaux supplémentaires (on y reviendra). Au global, ce budget s’élève donc à 354,7 M€, en hausse de 2,33 % par rapport à l’an passé. Cela est possible grâce à l’augmentation des ressources de fonctionnement, notamment les prélèvements, malgré des taux de fiscalité qui n’évoluent pas.
Offensif, Vincent Bouget, leader de Nîmes citoyenne à gauche, insiste sur plusieurs points. D’abord, il remarque que la non-augmentation des impôts aurait pu être transformée en une baisse de la fiscalité, vu l’augmentation des recettes, ce qui n’est pas le cas. Toujours en termes de redistribution, il regrette que le CCAS n’ait pas eu d’augmentation de subvention alors que “les difficultés sociales sont grandissantes”. Pour la partie investissement, il regrette que le chantier du Palais des Congrès “vampirise” l’argent du contribuable alors que “les investissements dans la voirie sont très limités” et que “le patrimoine municipal n’est pas suffisamment entretenu”. Enfin, il conclut sur le stade des Costières, “puisque vous avez inscrit à ce sujet une ligne budgétaire de 700 000 €”, où il demande, à nouveau, de la transparence. “Nous vous demandons une nouvelle fois de nous fournir les études qui vous ont conduit d’abord à considérer que le stade ne pouvait être rénové, puis les études qui maintenant vous disent que c’est possible.”
Valérie Rouverand : “Les recettes fiscales auraient pu permettre d’alléger la pression fiscale”
Dans la foulée, Valérie Rouverand (Les Progressistes) a sensiblement les mêmes points d’attaque. “Les recettes fiscales supplémentaires auraient pu alléger la pression fiscale”, dit-elle pour les impôts, avant de regretter que le seul Palais des congrès capte autant d’investissement, au détriment “du quotidien de nos concitoyens, moins visible […]. Vous êtes dans une fuite en avant”.
Pour le RN, enfin, Laurence Gardet a choisi de consacrer son temps de parole pour remercier les députés de son camp “d’avoir renversé le gouvernement Barnier” et d’avoir ainsi “protégé les Français”. Elle s’est étonné que, pour l’installation de caméras de vidéoprotection, “la part de budget consacré soit inférieure que dans la ville de Beaucaire (gérée par le RN, NDLR)”.
Julien Plantier : “Le Palais des congrès sera le symbole du futur visage du quartier Porte de France. C’est un projet qu’on assume pleinement”
Le premier adjoint Julien Plantier, saisi d’une colère froide après ces attaques, a répondu point par point. Notamment sur le Palais des congrès, un “équipement important, un vrai projet structurant. Ce sera le symbole du futur visage du quartier Porte de France. C’est un projet qu’on assume pleinement […]. Pour la voirie, c’est une enveloppe importante, conséquente (NDLR : près de 14 M€ selon la Ville, en comptant tous les postes). Notre budget est ambitieux mais maîtrisé. La contradiction est nécessaire et se doit d’être constructive. Mais quand j’entends certains arguments de l’opposition et certaines ritournelles, j’ai l’impression qu’ils sont à l’image du budget que nous votons : primitifs.”
Le budget a été voté avec les voix de la majorité municipale. La gauche a voté contre. Centre et extrême droite se sont abstenus.
Suite du conseil municipal dans notre édition de lundi.