Airbus avait annoncé mi-octobre un plan d’économie pouvait toucher « jusque 2 500 postes » dans sa division spatiale et défense. Le couperet est tombé et la France paiera un lourd tribut. Sur les 2 043 emplois finalement supprimés, deux sites vont être frappés dans l’hexagone : celui de Toulouse (424 emplois rayés) et Elancourt dans les Yvelines (116 postes). Le groupe a précisé aux élus du personnel qu’il allait aussi supprimer 689 emplois en Allemagne, 477 au Royaume-Uni, et 303 en Espagne.
Si les syndicats représentatifs s’accordent pour refuser tout licenciements secs, la CGT et l’Unsa appellent à la mobilisation et à un rassemblement ce vendredi 6 décembre à 13 heures, devant les locaux d’Airbus Defence and Space, au Palays. Ils dénoncent un plan de réduction des coûts clairement pas nécessaires.
« La direction d’Airbus a annoncé racheter plus de 300 millions d’euros d’actions pour les redistribuer gratuitement aux hauts dirigeants. Cette somme dépasse largement la masse salariale des salariés dont les postes sont supprimés dans le monde et les montants de la réduction de R & D annoncée », pointe la CGT dans un communiqué.
Des carnets de commandes remplis
L’opposition à ce plan est d’autant plus grande que les carnets de commandes sont pleins et que les résultats, au niveau du groupe, sont bons. « Avant même ces annonces, le climat social était très tendu, la charge très élevée, et ces suppressions de postes ne vont qu’ajouter du stress supplémentaire aux salariés, » redoute Guillaume Barbaud, élu CGT au CSSCT.
La direction entend sous-traiter une partie de cette charge de travail dans le but de faire des économies et de réduire la voilure au niveau de la recherche et développement, ce qui n’est jamais une bonne nouvelle à long terme. « Les plans sociaux précédents avaient entraîné une forte surcharge de travail avec des risques avérés de burn-out pour les salariés restés dans la société et des pertes de compétences », met en garde de son côté Thierry Prefol, délégué syndical central CFE-CGC. La priorité de son syndicat, comme de la CFDT du groupe, reste « que les réductions d’effectifs se fassent dans le respect des salariés, sur la base du volontariat ».
Les modalités précises de départ des salariés concernés par les suppressions de postes seront discutées à partir de janvier entre l’entreprise et les syndicats. Mais la CGT est inquiète pour l’ensemble du secteur du spatial. En septembre, c’est Thalès qui annonçait redéployer 1 300 postes de sa branche Alenia Space.
« Airbus et Thales sont de plus en plus financiarisés. La seule logique est la recherche de profitabilité à court terme à tout prix. Au contraire, l’enjeu d’une industrie comme le spatial devrait être d’investir sur le long terme, avec davantage d’implication de l’État, qui est à la fois actionnaire et client », alarme Camille Marcenat, élue CGT au CSE central.
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