Souvent divisé, le Socle commun n’a jamais aussi bien travaillé ensemble que pour préparer la séance de jeudi 28 novembre à l’Assemblée nationale, pendant laquelle sera examinée une proposition de loi abrogeant la retraite à 64 ans. Les quatre groupes qui soutiennent le gouvernement ont déposé 956 des 967 amendements sur le texte : 348 pour Ensemble pour la République (EPR) de Gabriel Attal, 258 pour la Droite républicaine (DR) de Laurent Wauquiez, 193 pour le Modem de François Bayrou et 157 pour Horizons d’Édouard Philippe.
La proposition de loi figure dans la niche de la France insoumise (FI) et doit être examinée à partir de 9 heures du matin. La présidente de ce groupe, Mathilde Panot a déclaré au sortir de son rendez-vous à Matignon avec le premier ministre Michel Barnier qu’il serait « insupportable » et « irresponsable » de « ne pas laisser aller au vote »
Du côté du camp présidentiel qui ne veut pas voir défait l’une des principales lois antisociales du septennat, on fait valoir, à l’instar d’un Mathieu Lefèvre que « ce débat mérite du temps ». Ironique quand on sait qu’en 2023, le gouvernement n’avait pas voulu aller au bout de l’examen du texte portant l’âge de départ en retraite à 64 ans. La gauche avait alors déposé 10 000 amendements.
La gauche sait où trouver 20 milliards de recettes pour financer l’abrogation
Lors de l’examen du volet recette du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 (PLFSS), la gauche avait fait adopter des amendements qui permettaient de trouver 20 milliards d’euros de recettes nouvelles, dont une partie aurait pu être affectée au financement du retour de la retraite à 62 ans. En refusant déjà que le débat aille jusqu’au bout, et en employant l’article 47.1 de la Constitution, le gouvernement avait fait tomber tous les amendements et transmis son texte au Sénat, sans modification aucune.
La stratégie de l’obstruction gouvernementale n’est pas nouvelle. Lors de la niche communiste, le 30 mai dernier, le ministre chargé des relations avec le Parlement Franck Riester s’était attiré les foudres de la droite, alors dans l’opposition. « C’est de l’obstruction gouvernementale ! », s’était exclamé Patrick Hetzel, maintenant ministre de l’Enseignement supérieur…
Le député LR Pierre-Henri Dumont avait alors rappelé à l’ordre l’exécutif, l’accusant d’adopter « une tactique contraire à l’accord passé entre les différents groupes politiques au sein de cette assemblée et censé mettre fin à l’obstruction gouvernementale pendant les journées de niche ». Désormais ralliée à la Macronie, la droite la suit dans ses méthodes antidémocratiques.
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