DAKAR, Sénégal, 21 nov (IPS) – Lors de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Bakou (COP29), les responsables gouvernementaux se battent pour parvenir à un accord sur un nouveau paquet financier climatique. Il existe un consensus bien établi selon lequel la crise climatique exacerbe les difficultés des communautés vulnérables du monde entier. La question est maintenant de savoir qui va payer pour ces coûts faramineux ?
Une petite taxe sur seulement sept des plus grandes sociétés pétrolières et gazières du monde pourrait accroître le Fonds des Nations Unies pour répondre aux pertes et dommages de plus de 2 000 %, comme le montre une analyse des organisations environnementales Greenpeace International et Stamp Out Poverty. Taxer les revenus de l’année dernière des grandes compagnies pétrolières pourrait aider à couvrir les coûts de certains des pires événements météorologiques de cette année attribués au changement climatique.
Taxer l’extraction d’ExxonMobil en 2023 pourrait payer la moitié du coût de l’ouragan Beryl, qui a ravagé une grande partie des Caraïbes, du Mexique et des États-Unis. Taxer l’extraction de Shell en 2023 pourrait couvrir une grande partie des dégâts causés par le typhon Carina, l’un des pires que les Philippines aient connu cette année. Taxer l’extraction de TotalEnergies en 2023 pourrait couvrir plus de 30 fois les inondations de 2024 au Kenya. Une taxe sur les dommages climatiques (CDT) pourrait fournir des ressources désespérément nécessaires aux communautés et aux autorités qui sont en première ligne de la crise climatique, aggravée par les sociétés énergétiques sales. Des entreprises qui, ensemble, ont gagné près de 150 milliards de dollars l’année dernière.
Alors, que pourrait apporter une taxe à long terme sur l’extraction des combustibles fossiles, combinée à des taxes sur les bénéfices excédentaires et à d’autres prélèvements ? Une taxe sur les dommages climatiques imposée dans les pays riches de l’OCDE, augmentant chaque année de 5 dollars par tonne d’équivalent CO2 en fonction des volumes de pétrole et de gaz extraits, pourrait jouer un rôle essentiel dans le financement de l’action climatique.
Il pourrait permettre de récolter environ 900 milliards de dollars d’ici 2030 pour soutenir les gouvernements et les communautés du monde entier confrontés aux impacts climatiques croissants.
Qui doit payer ? Il s’agit fondamentalement d’une question de justice climatique et il est temps de transférer le fardeau financier de la crise climatique des victimes vers ceux qui en sont responsables. Il existe un besoin urgent de solutions innovantes pour lever les fonds nécessaires pour relever le défi posé par les pertes et les dommages climatiques. Les gouvernements du monde entier doivent adopter une taxe sur les dommages climatiques et d’autres mécanismes pour extraire des revenus de l’industrie pétrolière et gazière.
Les données montrent clairement la complicité des grandes sociétés pétrolières dans la crise que nous traversons, mais pour véritablement assurer la justice climatique, les chiffres ne suffisent jamais.
C’est pourquoi notre appel à faire payer les pollueurs climatiques arrive à la fin de trois semaines de manifestations, au cours desquelles les survivants des inondations et d’autres événements météorologiques extrêmes se sont tenus aux côtés des militants de Greenpeace. Ensemble, les militants ont livré aux bureaux des sociétés d’énergie sale (par exemple TotalEnergies, Eni, Equinor, OMV) des conteneurs remplis de jouets cassés et de photos de famille, de meubles, d’appareils électroménagers et d’autres restes de tragédies personnelles et communautaires, qui ont empiré à cause des grandes catastrophes. Production pétrolière et gazière toujours croissante.
Pour que les gouvernements obligent enfin les pollueurs climatiques à arrêter les forages et à commencer à payer, nous devrions tous élever la voix.
Abdoulaye Diallo est co-responsable du projet Stop Drilling Start Paying de Greenpeace International
IPS Bureau de l’ONU
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