« Un réquisitoire d’opposants politiques… truffé de mensonges ». Leur sang n’a fait qu’un tour. Mis en cause, le 19 novembre, par les sénateurs membres de la commission des finances consacrée à la dégradation des comptes publics, Bruno Le Maire, Gabriel Attal, Élisabeth Borne et Thomas Cazenave, ont pris la parole dans une conférence de presse commune le jour même.
Et il faut dire que ces figures de la macronie aux manettes du gouvernement et des finances publiques au moment de « leur dérapage » n’y sont pas allées de main morte pour attaquer les conclusions de ce rapport réalisé conjointement par des sénateurs Les Républicains et socialistes, et destiné à identifier les responsabilités dans la dégradation des comptes publics depuis octobre 2023.
« Il s’agit d’une attaque indigne qui repose sur des allégations qui sont irréalistes ou mensongères », s’est pour sa part indignée Élisabeth Borne, à la tête du gouvernement de mai 2022 à janvier 2024. Pour Bruno Le Maire, ancien ministre qui a été aux manettes des Finances depuis l’élection d’Emmanuel Macron, il s’agit rien moins que d’un « rapport au vitriol ». Qu’est-ce qui dans les conclusions de cette commission a déclenché un tel émoi ?
« Irresponsabilité de ceux qui étaient au gouvernement »
Les sénateurs ont de fait pointé sans détour la responsabilité, à diverses échelles, du quatuor dans l’explosion du déficit, attendu à 6,1 % du PIB fin 2024, contre 4,4 % initialement prévu.
« Au sentiment général du déni collectif sur la situation des finances publiques, s’ajoute désormais un sentiment d’irresponsabilité de ceux qui étaient alors au gouvernement », a ainsi lancé lors d’une conférence de presse le rapporteur de cette mission, le sénateur (LR) Jean-François Husson, tandis que le président (PS) de la commission des Finances, Claude Raynal a pointé le fait que « le gouvernement connaissait en réalité l’état critique de nos finances publiques dès le mois de décembre 2023. Il aurait dû, selon nous, réagir vigoureusement. Mais il ne l’a pas fait. »
Informés par une note interne de l’état catastrophique des finances, les dirigeants auraient au contraire tenu « un double discours », à coups de déclarations rassurantes à destination de la population et des élus, tentant, selon les conclusions de ce rapport, de dissimuler jusqu’au bout leur erreur d’évaluation des recettes fiscales (inférieures de 41,5 milliards d’euros aux prévisions).
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