Il fallait entendre Bruno Le Maire, le 12 septembre dernier, s’autocongratuler de ses sept années passées à Bercy. Sous les applaudissements de ses proches, le futur ex-ministre vantait, la main sur le cœur, « l’excellente performance » de l’économie française. Las, deux mois plus tard, l’interminable litanie des plans dits « sociaux » ramène tout ce petit monde à la triste réalité du bilan macroniste.
La barre des 200 PSE sur l’ensemble du territoire a été franchie en ce mois de novembre, selon la CGT. Le syndicat évoque même une remontée historique du nombre de faillites d’entreprises, menaçant à terme 300 000 emplois dans notre pays. Constat accablant qui souligne l’échec cuisant de la stratégie industrielle adoptée depuis 2017.
Les dizaines de milliards d’euros de cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie ont agi comme un effet d’aubaine. Ils ont permis de flatter la compétitivité des grandes entreprises financiarisées, sans jamais servir à consolider le tissu industriel. Résultat ? La conjoncture difficile enterre aujourd’hui les plus fragiles.
Tandis que les plus voraces (comme Auchan et Michelin), gavés de crédits d’impôts et toujours bénéficiaires, s’autorisent des saignées d’emplois d’opportunité, tout en continuant de rémunérer grassement leurs actionnaires. Un insupportable gâchis, dont des régions entières vont faire les frais.
Face à ce scandale, la CGT réclame un moratoire sur ces licenciements et le remboursement des aides aux grands groupes qui virent leurs salariés. L’exécutif, lui, empêtré dans sa sempiternelle politique de l’offre, fait les gros yeux mais ne compte pas perturber le business. Ses croisades contre le gâchis d’argent public s’arrêtent aux portes des sacro-saintes entreprises.
On se croirait revenu en 1999, lorsque l’ancien premier ministre Lionel Jospin, face aux licenciements boursiers de Michelin – déjà –, avait justifié son inaction par la formule fatale : « Il ne faut pas tout attendre de l’État. » Une soumission de la puissance publique aux multinationales que Michel Barnier s’apprête à rejouer.
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
En exposant la violence patronale.
En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Soutenez-nous !Je veux en savoir plus.