Ce n’est pas un scoop : la France enregistre une baisse des naissances depuis plus de dix ans. Mais cette fois, le phénomène prend de l’ampleur. C’est ce que dévoile l’Insee dans son étude annuelle, publiée jeudi 14 novembre. En 2023, observe l’Institut de la statistique et des études économiques, 677 800 bébés sont nés dans le pays, soit 6,6 % de moins qu’en 2022.
« C’est la baisse la plus forte depuis la fin du baby-boom, » constatent Jeanne Pointet et Hélène Thélot, les auteures de cette étude qui parle d’une « baisse inédite » : « Les naissances sont en 2023 inférieures de près de 20 % à leur niveau de 2010, dernier point haut. » Et cette baisse concerne les mères de tous les âges, y compris celles de 35 ans ou plus, chez qui les naissances continuaient d’augmenter les années précédentes.
« L’âge de la maternité reculant, les femmes de plus de 40 ans faisaient de plus en plus d’enfants, contrairement aux autres tranches d’âge », précise Hélène Thélot. En 2023, donc, elles aussi en ont fait moins. Dans les zones rurales, épargnées pendant la période de crise sanitaire, les naissances reculent à nouveau.
Un phénomène mondial en Occident
Pas de panique. Cette chute dans notre pays en 2023 reste « une exception ». Les premières données mensuelles pour l’année 2024 s’inscrivent, elles, davantage dans la baisse moyenne observée depuis 2010. Même si le rebond n’est pas visible comme il l’avait été après le Covid. Cette baisse des naissances entre 2022 et 2023 est plus marquée en France que dans l’ensemble de l’Union européenne (-5,5 % dans l’ensemble de l’UE). Elle l’était en revanche moins entre 2019 et 2013 (-10 % contre – 12 %).
Le recul des naissances est donc moins prononcé que chez nos voisins. Dans l’ensemble, tous les pays développés sont concernés. L’Insee n’apporte pas d’explications à ces chiffres. Mais entre un pouvoir d’achat qui rétrécit, des disparités salariales aux dépens des femmes, des difficultés toujours plus grandes pour se loger, les galères économiques, le réchauffement climatique, et de plus en plus de personnes en âge de procréer qui ne veulent pas d’enfants… Une partie au moins de l’explication semble évidente.
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