C’est un rétropédalage. Le Medef a été contraint de revenir ce vendredi 8 novembre sur sa proposition de durcir les conditions d’affiliation des intermittents du spectacle à l’assurance-chômage, à l’issue d’une réunion avec les syndicats, qui s’est tenue au siège de l’Unedic (XIIe arrondissement de Paris).
L’organisation patronale envisageait en effet d’imposer un rehaussement du nombre minimal d’heures travaillées au cours des 12 derniers mois ouvrant droit au régime des intermittents (avec un passage de 507 à 580 heures pour les artistes et à 610 heures pour les techniciens).
Cette petite bombe avait été lancée par le patronat mercredi dans un courrier, en vue de préparer le terrain à l’avant-dernier round de ces négociations sur l’assurance-chômage qui doivent déboucher sur une nouvelle convention en lieu et place des règles actuelles d’indemnisation des chômeurs, à compter du 1er janvier prochain.
Les intermittents du spectacle dans la ligne de mire du patronat
Cette proposition « sur les intermittents ne fera pas partie de la proposition finale patronale », a confirmé à l’AFP le négociateur du Medef Hubert Mongon, dont l’organisation, depuis les annonces gouvernementales enjoignant de trouver 400 millions d’euros supplémentaires d’économies, a placé le régime des intermittents dans sa ligne de mire.
Les syndicats, dont la CGT, avaient maintenu la pression jusqu’au bout face « à la gravité de la menace ». Dans la matinée de vendredi, la clameur et les chants de mobilisation s’étaient propagés jusqu’aux alentours de la Gare de Lyon et du Quai de la Rapée, où plusieurs centaines d’intermittents avaient convergé, devant le siège de l’Unedic, pendant que se tenaient ces négociations cruciales pour l’avenir de leur statut.
« Ce recul sur la proposition la plus problématique est certes une satisfaction », a déclaré à L’Humanité Ghislain Gauthier, le secrétaire général de la CGT spectacles, selon qui « cette proposition aurait conduit à exclure du régime un tiers des intermittents ».
« Un casus belli »
Le syndicaliste n’en reste pas moins très critique et vigilant sur les autres volets de ces accords, concernant notamment l’emploi des seniors. le texte soumis par le patronat prévoit en effet le relèvement des bornes d’âge de la filière senior pour tenir compte du passage de 62 à 64 ans de l’âge légal de la retraite. « Pour nous, c’est un casus belli », prévient Ghislain Gauthier, selon qui plus de 2000 intermittents seraient concernés, alors qu’ils sont soumis « à des fins de carrière particulièrement difficiles », peinant à trouver des contrats dès l’âge de 50 ans.
Le syndicaliste annonce un maintien de la pression jusqu’à la fin des négociations, avec un préavis de grève lancé pour le 16 novembre, date de la signature de l’accord.
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