En jeu, la future gare TGV de Villeneuve-lès-Béziers dans le projet de la Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan. La Région s’y oppose alors que le maire de la ville l’appelle de ses vœux.
Sous haute tension… La pose spectaculaire de la passerelle piétonne, qui enjambe les quais et voies ferrées de la gare de Béziers, dans le cadre du chantier du Pôle d’échange multimodal, ce vendredi 1er novembre en début d’après-midi, a également été le théâtre d’une passe d’armes virulente entre le maire de Béziers, Robert Ménard, et le vice-président de la Région Occitanie délégué aux transports, Jean-Luc Gibelin.
L’édile biterrois s’est, en effet, ému du non-versement par la Région des 8 M€ qu’elle doit au titre du chantier du PEM
. “Il faut savoir que la Région n’a toujours pas signé ses engagements formellement ni versé l’argent. On s’en inquiétait, on s’en étonnait. Certes, la Région, comme d’autres en France, a aujourd’hui des problèmes d’argent mais ici, c’est un chantage auquel on assiste”.
Renoncer au projet de gare TGV à Villeneuve-lès-Béziers
Le premier magistrat l’assure : “On nous explique qu’on va nous donner l’argent mais seulement si on renonce au projet de gare TGV à Villeneuve-lès-Béziers, dans le cadre de la LNMP (Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan), la ligne à grande vitesse. Et je l’apprends, en plus, au détour d’une conversation. Or, la gare est actée dans le projet gouvernemental. Donc, ils reviennent sur leur parole.”
Jean-Luc Gibelin, lui, bat en brèche cette assertion. “La commission permanente a bien voté l’engagement financier de la Région, à plus de 24 % et il n’y a pas beaucoup de collectivités qui s’engagent à cette hauteur-là. Ce sera donc bien versé. J’ai seulement rappelé que la Région avait fait un choix depuis l’origine, depuis 2017, réaffirmé à de nombreuses reprises : nous nous engageons pour avoir un PEM de qualité à la gare de Béziers mais il n’est pas question pour nous qu’il y ait une autre gare. La LNMP viendra ici, dans cette gare. En outre, il faut bien voir que les gares nouvelles ne sont pas la panacée. Il n’y a qu’à voir celles de Nîmes et Montpellier…”.
Une étude est en cours
SNCF/LNMP
“Je ne me laisserai pas marcher sur les pieds par la présidente de la Région. Cette gare de Villeneuve est essentielle pour le Biterrois”, prévient Robert Ménard qui, sinon, ne mettra pas un centime dans la LGV. À l’heure où Béziers assoit durablement son attractivité touristique et où l’économie autour de l’hydrogène décarbonée a le vent en poupe, ce serait dommage, en effet, que les trains lui passent sous le nez à grande vitesse, d’autant que la gare de Villeneuve-lès-Béziers présente l’avantage d’être au carrefour des autoroutes A9 et A75.
La ligne nouvelle Montpellier-Perpignan
La ligne à grande vitesse pour relier Montpellier à Perpignan (LNMP), et à l’Espagne aussi, est un vieux serpent de mer qui a du mal à se concrétiser puisque l’idée est dans l’air depuis les années 1990… Néanmoins, un calendrier a été esquissé, un tracé a été défini et la localisation des gares finalisée. Et les travaux devraient débuter en 2029 pour une mise en service à l’horizon 2034.
La phase actuelle (2024-2028) est dédiée aux études techniques, environnementales, maîtrises foncières et “dialogues avec le territoire”. Alors que la LNMP était dédiée, au départ, pour un seul trafic voyageurs, la Région semble envisager désormais un usage mixte : fret et voyageurs. Ce qui aurait pour conséquence d’alourdir singulièrement la facture ; certains avancent le chiffre d’un, voire de deux milliards. D’où, sans doute, la volonté de faire l’impasse sur au moins une des deux gares…
Le chantier du PEM, d’un montant de 48 M€, est financé à 53 % par la Ville et l’Agglo de Béziers, la Région (24 %), l’État (11 %), la SNCF (11 %) et le Département (1 %).
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