Les entreprises françaises sont sous perfusion d’argent public. Pour plus du tiers – 79 sur 200 milliards d’euros en 2023 –, ces aides sont constituées de baisses de cotisations sociales, concentrées sur les bas salaires. « Ces allégements, outre leur coût pour les contribuables, encouragent les trappes à bas salaires en gelant pour partie les hausses de rémunérations. »
Et ce n’est pas la CGT qui le dit, mais le premier ministre Michel Barnier, pour justifier, dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) qui entre en débat à l’Assemblée nationale, un léger coup de rabot sur ces exonérations afin de renflouer de 5 milliards d’euros les caisses de la solidarité nationale. La gauche se propose d’aller bien plus loin, quand la droite et l’extrême droite, de la Macronie au RN, sont vent debout contre toute « hausse du coût du travail ».
Une variable d’ajustement budgétaire
Chaque année, le coût des baisses de cotisations sociales augmente en moyenne de 10 %. « C’est directement sur le budget de l’État que ces exonérations ont un impact du fait, notamment, de larges mécanismes de compensation », et cette fois, c’est bien la CGT qui le dit.
« Elles ont aussi un effet direct sur la Sécurité sociale, celle-ci ne disposant plus d’une certaine autonomie financière liée à la progression de ses recettes du fait de son assiette – le travail – en période d’amélioration de la conjoncture économique », insiste le syndicat, qui dénonce une étatisation de la Sécurité sociale.