Si l’impact de tels soutiens reste indéterminé, l’écart de voix attendu est tellement faible que chaque coup de pouce est le bienvenu pour les candidats.
Kamala Harris avec les artistes Lizzo et Eminem, Donald Trump avec le milliardaire Elon Musk : dans les derniers jours de la campagne présidentielle américaine, les apparitions de célébrités se multiplient aux meetings.
La rappeuse Lizzo, précédant Kamala Harris samedi sur la scène d’un événement de campagne dans le Michigan a lancé au public : “L’Amérique est-elle prête à avoir sa première femme présidente?”
“C’est pas trop tôt !”, a-t-elle répondu elle-même, en référence à son tube About Damn Time.
Une apparition parmi d’autres dans les derniers jours de la campagne, qui font les choux gras de la presse et sur lesquelles comptent les équipes de campagne pour motiver les électeurs des Etats-clés à aller voter.
Mais selon les experts, l’influence de ces célébrités reste minime sur les intentions de vote et seule une petite partie de l’électorat américain est encore indécise.
A moins de deux semaines du scrutin, le “véritable objectif” de chacun des candidats doit être de “faire en sorte que son public, ses électeurs se déplacent”, explique à l’AFP Megan Duncan, professeur de communications à l’université Virginia Tech.
“Perdez-vous”
Et pour la chercheuse, ces apparitions vont se multiplier à l’approche du scrutin afin d’exploiter un “sentiment d’identité” locale avec des apparitions “plus ciblées” sur des villes.
Dans le Michigan, c’est Eminem qui a présenté sur scène l’ancien président Barack Obama, en campagne pour Kamala Harris. L’ex-président démocrate a d’ailleurs charmé l’assistance en entonnant Lose Yourself, le tube du rappeur originaire de Detroit.
Barack et Michelle Obama sont considérés comme de véritables atouts pour la campagne démocrate afin de rallier le vote de l’électorat afro-américain et notamment celui des hommes dans des villes-clés.
L’ancien président participera aussi à des événements de campagne en présence de l’icône américaine du rock Bruce Springsteen.
Le soutien de Taylor Swift était également très attendu, et la superstar de la pop a annoncé finalement début septembre qu’elle voterait pour Kamala Harris, quelques minutes après le seul débat entre les deux candidats.
Un moment que Megan Duncan décrit comme choisi de manière “très stratégique”, pour avoir “le plus d’impact”.
Donald Trump avait fustigé l’annonce affirmant que la chanteuse “allait payer le prix” de ce soutien. “Je déteste Taylor Swift”, avait-il encore écrit en lettres capitales sur sa plateforme Truth Social.
Musk, Hogan et Kid Rock
Car du côté du milliardaire républicain, les célébrités ne se bousculent pas. Seule figure d’envergure à afficher son soutien : Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète.
Le patron de SpaceX et Tesla a notamment injecté au moins 75 millions de dollars dans sa propre organisation politique de soutien à Donald Trump.
Très présent sur sa plateforme X, il publie des messages partisans ou propage des affirmations erronées autour de sujets sensibles comme l’immigration.
Récemment, il a participé à un meeting en Pennsylvanie et affirmé que les électeurs de cet Etat-clé du nord-est des Etats-Unis pouvaient décider “du sort de la civilisation occidentale”.
Il a même annoncé offrir quotidiennement un million de dollars à un électeur inscrit dans l’un des sept Etats-clés, un geste à la légalité controversée.
Car si Elon Musk est un allié de poids, sa personnalité excentrique peut aussi servir de repoussoir auprès des républicains les plus modérés.
Donald Trump peut également compter sur d’autres célébrités comme l’ancien catcheur Hulk Hogan, ou certaines à la renommée parfois plus confidentielle comme les musiciens Kid Rock ou Lee Greenwood.
Dana White, patron de l’UFC (la principale organisation de MMA), a aussi affiché son soutien à l’ex-président, une manière pour la campagne du républicain de cibler le vote des jeunes hommes.