Alors que le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch s’est dit étonné par l’opposition du député de la circonscription biterroise sur le projet de CRA (Centre de rétention administrative), ce dernier, sollicité, se veut beaucoup plus nuancé sur le sujet et clarifie sa position.
“Je n’ai pas de position dogmatique, pas d’opposition a priori”, lâche Julien Gabarron, député RN de la circonscription biterroise lorsqu’on l’interroge sur le projet de CRA (Centre de rétention administrative) de 120 places prévu à Béziers, à proximité du centre pénitentiaire du Gasquinoy.
Dans notre édition de dimanche 20 octobre, le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch déclarait pourtant être étonné que “le député de la circonscription soit opposé à ce CRA”… Des propos qui ont surpris l’intéressé. “Bien sûr, il faut des CRA mais j’avais des interrogations dont je lui ai fait simplement part. Il y a des craintes de la population et de la PAF (police aux frontières NDLR) qui assure les transferts depuis le tribunal administratif de Montpellier quant aux moyens matériels mis en œuvre. Bien sûr que pour exécuter des OQTF (Obligation de quitter le territoire français), il faut pouvoir placer les personnes dans des centres de rétention. Mais 45 % des personnes sont expulsées dans les CRA, pourra-t-on assurer un suivi des autres ? Avec un accompagnement par des structures médico-sociales ?”
“Pourquoi s’est-on précipité ? Était-ce opportun à Béziers ?”
“Le CRA fait partie de notre culture politique (au RN, NDLR) mais pas sans garanties. C’est un projet mis en place sans consultation. Pourquoi s’est-on précipité ? Était-ce opportun sur ce territoire qui donne déjà sa part à l’accueil ?”, interroge encore le député qui se veut aussi pragmatique et ouvert aux échanges : “De toute façon, si c’est acté, il faut le soutenir.”
Pour rappel, le préfet François-Xavier Lauch a annoncé un CRA qui sera “armé par 200 policiers de la police aux frontières. À ce jour, il coûte 37 M€. Il est très favorisé par Robert Ménard qui a trouvé un terrain et le vend à prix coûtant à l’État. Je peux certifier que le calendrier est tenu pour ce CRA qui sera commun avec une Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA).” “Je refuse d’être captif d’un discours politique qui dit qu’un CRA va augmenter la délinquance à Béziers. C’est le contraire”, a-t-il affirmé, défendant ce projet qui doit permettre “de reconduire davantage d’étrangers en situation irrégulière” dans leur pays, a-t-il expliqué.