Les députés examinent depuis lundi 21 octobre au soir le projet de budget pour 2025. De l’issue de ce débat dépendra le financement de l’action de l’État, le fonctionnement des services publics et les politiques sociales pour toute une année.
Sauf qu’au lieu de mener sereinement ce débat crucial, la coalition de droite au pouvoir multiplie les outrances, qualifiant de « carnaval » et de « boucherie fiscale » le projet de la gauche. Un comportement qui méritait bien une désintox, en sept points.
Michel Barnier : « La véritable épée de Damoclès, c’est notre dette financière colossale qui, si l’on n’y prend garde, placera notre pays au bord du précipice. »
L’hystérisation des débats autour de la dette publique est un grand classique. Depuis la fin du deuxième trimestre 2024, cette dernière s’élève à 3 228,4 milliards d’euros, soit 112 % du PIB. Il n’est pas question de nier cette réalité, mais plutôt de se garder de toute dramatisation facile. Si la dette publique a fortement augmenté depuis le Covid, elle reste (pour l’instant) parfaitement soutenable, et l’État français n’a aucun problème à se financer sur les marchés financiers, le tout à des taux d’intérêt faibles, compris entre 2,4 % et 2,6 %.
Mais la véritable question, qu’évite d’aborder le gouvernement, se situe bien là : les intérêts de la dette publique approchent les 50 milliards d’euros en 2024. Soit le troisième poste de dépenses de l’État, derrière les aides aux entreprises et le ministère de l’Éducation nationale !
Il y a donc urgence à sortir la dette des marchés financiers : jusque dans les années 1970, l’État se finançait grâce au « circuit du Trésor » : les grandes banques françaises – pour la plupart nationalisées au sortir de la Seconde Guerre mondiale – étaient obligées d’acheter une certaine quantité de bons du Trésor français (au moins 30 % de leurs actifs en 1948).