« Faire cesser et inverser » l’effondrement de la biodiversité « d’ici à 2030 » : l’objectif est fort, extinction de masse oblige. Deux ans après l’accord-cadre de Kunming-Montréal, une nouvelle COP consacrée à la diversité du vivant s’ouvre ce lundi à Cali, en Colombie, jusqu’au 1er novembre.
Après des négociations houleuses, les parties étaient parvenues, en 2022, à un accord mondial pour préserver la biodiversité, avec 23 mesures destinées à enrayer la destruction des terres, des océans et des espèces. Notamment, à horizon 2030, la restauration de 30 % des écosystèmes marins et terrestres, mais aussi 30 % des terres et 30 % des mers protégées (« 30 × 30 »).
Des promesses à tenir
L’accord de Kunming-Montréal, qualifié d’historique et porteur de grands espoirs, reste encore à traduire dans les faits, mais aussi à harmoniser et équilibrer entre les 196 parties signataires. D’où l’importance de cette COP16, première étape avant le bilan à mi-parcours des objectifs, en 2026 : « Ce n’est pas une COP de transition, mais une COP de tremplin, un moment de vérité, peut-être. Toutes les promesses sont là, et cette COP va devoir préparer les modalités de la COP17, qui sera très importante », explique Juliette Landry, chercheuse spécialiste des questions de gouvernance de la biodiversité à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
Arnaud Schwartz, vice-président de France Nature Environnement (FNE) et mandaté par le Comité économique et social européen à Cali, estime que « l’un des gros enjeux, c’est de se donner les indicateurs précis pour vérifier dans deux ans qu’on est sur le bon chemin ». Et, par voie de conséquence, « une certaine harmonisation de l’utilisation d’indicateurs », selon Juliette Landry.