Mesurer le seuil de pauvreté a l’air tout simple, selon l’Insee : sont pauvres les ménages au revenu disponible inférieur à 60 % du revenu disponible médian. Ce qui permet à l’institut public d’affirmer qu’il y a 9,1 millions de personnes concernées en France. Le chiffre est repris partout et est fixé par convention. Concrètement, ce sont les foyers dont le revenu mensuel est inférieur à 1 216 euros, pour une personne seule, ou 2 554 euros pour un couple avec deux enfants, prestations sociales comprises, soit 14,4 % de la population française.
Puis l’Insee précise : « Cet indicateur n’inclut pas les personnes pauvres vivant en communauté ou dans les DOM. » Il faut aller creuser dans une autre étude sur le patrimoine des ménages parue mi-octobre 2024 pour voir que, si l’on intègre les départements d’outre-mer (hormis Mayotte), le nombre de pauvres passe alors à 10,4 millions de personnes. Il faudrait donc ajouter ceux habitant à Mayotte (220 000 pauvres), mais aussi les 100 000 personnes vivant en habitation mobile, les 300 000 sans domicile fixe (chiffres très probablement sous-estimés datant de 2020). L’Insee estime en outre que, sur le 1,2 million de personnes vivant dans des communautés (prison, caserne, Ehpad, foyer de travailleurs, internat, communauté religieuse…), il y a au moins 280 000 personnes de plus en dessous du seuil de pauvreté. En cumul, le nombre de pauvres en France était plutôt de 11,2 millions en 2021, dernière année où l’Insee a pu dresser un tableau complet. Pourtant, c’est le chiffre de 9 millions, sous-estimé de plus de 2 millions de personnes, qui est repris partout. En comptant les personnes exclues des statistiques, on passe ainsi de 14,4 % à 16,5 % de la population en dessous du seuil de pauvreté.
40% C’est le taux des personnes au chômage qui sont pauvres en France. C’est également le cas d’un tiers des familles monoparentales.