La direction aura joué avec leurs nerfs durant toute la journée. Ce mercredi 23 avril matin, un CSE exceptionnel débute au siège d’ArcelorMittal France, à Saint-Denis (93) : les rumeurs de casse sociale bruissent dans les couloirs depuis des jours et les salariés ont hâte de connaître le verdict. Mais plutôt que d’annoncer la couleur d’entrée de jeu, la direction préfère distiller les informations au compte-goutte, égrenant les suppressions de postes par dizaines.
Dans le local syndical du site de Mardyck (Nord), où les élus syndicaux des entreprises du Nord sont réunis depuis 10 heures, l’atmosphère devient irrespirable. Les travailleurs reçoivent le décompte transmis par SMS par leurs collègues présents au CSE central. 16 heures, le chiffre total tombe : 636 postes vont être supprimés (sur environ 15 000), sur fond de délocalisations en Pologne et Inde. « La direction dit qu’elle veut sauver la sidérurgie française, mais ils vont la tuer », réagit Gaëtan Lecoq, secrétaire général CGT, entre deux coups de téléphone….