En 2026, la population n’aura manifestement pas fini de boire la tasse. Après avoir fait passer au forceps le projet de loi de finances (PLF) 2025 prévoyant une réduction d’environ 50 milliards d’euros du déficit public, un effort « jamais vu depuis vingt-cinq ans », selon les propres termes du premier ministre François Bayrou – au prix d’une saignée dans le budget des services publics et des collectivités territoriales – voilà le gouvernement déjà prêt à accélérer la cadence dans la même direction austéritaire.
Au micro de BFMTV, le ministre de l’Économie Éric Lombard, a annoncé, ce dimanche 13 avril, la nécessité de trouver « 40 milliards d’euros » supplémentaires d’économies. « Un effort considérable de 40 à 50 milliards » d’euros serait même indispensable, a renchéri dans la foulée Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement, au micro du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, justifiant ces nouvelles économies par la volonté du gouvernement de remettre les comptes publics d’équerre pour atteindre l’objectif de déficit de 4,6 % du PIB en 2026 et le faire passer sous les 3 % en 2029.
Saignées budgétaires successives
Où le gouvernement – qui ne compte pas, a par ailleurs assuré Sophie Primas, activer le levier des augmentations de recettes par l’impôt – ira-t-il puiser pour réaliser ces exorbitantes économies, alors que les syndicats de la fonction publique ne cessent d’alerter sur l’état de leurs administrations déjà exsangues par les saignées budgétaires successives ?
Si la conférence sur les finances publiques, convoquée mardi 15 avril par François Bayrou, permettra peut-être d’éclaircir les intentions du gouvernement, une certitude demeure, comme le laissent entendre les éléments de langage distillés lors de l’opération déminage menée ce dimanche par le ministre de l’Économie : aucun cap nouveau n’émergera d’une politique dont la ligne directrice est de tout miser sur les économies dans le budget de l’État – au détriment des besoins réels de la population — et non sur l’augmentation des recettes.
Sur les 70 milliards d’euros de déficit, en cumulé en 2023 et 2024, 80 % sont dus à de trop faibles rentrées fiscales, notamment en raison des cadeaux fiscaux faits aux grandes fortunes et aux entreprises depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.
Avant de partir, une dernière chose…
Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :
nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.
L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.Je veux en savoir plus