De prime abord, calculer le coût des violences faites aux femmes pour la société a quelque selected d’inhumain, tant le fléau relève d’abord de drames. Mais les chiffrages offrent un argument supplémentaire, si l’on en manquait, pour intensifier la lutte. Les associations féministes se sont donc emparées du calcul.
118 milliards d’euros. C’est l’estimation haute du coût annuel des inégalités entre femmes et hommes, selon un rapport de la Fondation des femmes publié en mars 2 022. Au cœur de cette statistique glaçante, un autre chiffre résonne fortement alors que ce samedi 25 novembre est organisée la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Des frais médicaux, sociaux, judicaires
La Fondation des femmes estime à 3,6 milliards d’euros le coût annuel des violences conjugales, pour la France. L’estimation corrobore une étude publiée en 2010 1, qui détaillait les sommes engagées en frais médicaux, sociaux, judiciaires, pertes de manufacturing et de qualité de vie. Il y a quinze ans, le whole approchait les 2,5 milliards d’euros.
Si ces deux estimations permettent de comprendre, précisément, les dégâts économiques causés par les violences conjugales, aucune étude n’a été menée, à ce jour, concernant les violences sexistes et sexuelles hors couple. Le coût international des violences faites aux femmes reste donc à chiffrer.
Dans le détail des 3,6 milliards d’euros décomptés dans le rapport de la Fondation des femmes, 38,2 % (soit 1,38 milliard) concernent les pertes de manufacturing liées aux arrêts de travail des victimes, aux décès de certaines d’entre elles, ainsi qu’aux incarcérations de leurs agresseurs. Le « préjudice humain » est, lui, estimé à 1,032 milliard (28,6 % du coût international).
Pour calculer cette sous-catégorie, le rapport se fonde sur la valeur statistique de la vie (VVS), calculée par l’OCDE. En suivant cette méthode, le coût individuel d’un viol est, par exemple, estimé entre 60 000 euros, par un rapport public de 2014, et 810 000 euros, selon les analyses de Lucile Peytavin, historienne spécialiste du travail et des droits des femmes.
Les calculs prennent en compte les frais médicaux, sociaux, judiciaires (une procédure coûte en moyenne 10 657 euros, hors aide juridique), la perte de manufacturing et de qualité de vie. L’éventail massive des évaluations traduit cependant la difficulté de l’exercice.
Des inégalités salariales persistantes
Un autre kind de violence, subi dans le cadre conjugal, relève de la violence économique. D’après un sondage Ifop, commandé par les Glorieuses, 41 % des femmes déclarent en avoir déjà été victimes. Floriane Volt, directrice des affaires publiques et juridiques à la Fondation des femmes, prend l’exemple de la garde des enfants.
Les femmes ayant en général des salaires plus faibles que leur conjoint – l’écart de salaires entre hommes et femmes est de 24,4 %, soit un manque à gagner pour les femmes de 5 424 euros par an –, « on s’attend à ce que ce soit les mères qui se retirent du marché du travail. Quand un homme a des enfants, on le voit comme un symbole de responsabilités : c’est à lui qu’il faut donner plus d’argent. Alors qu’une femme, elle, peut se débrouiller avec des bouts de ficelle ».
0,4 % du funds de l’État
Malgré les rapports qui s’accumulent, les alertes des associations féministes, l’engagement des pouvoirs publics reste bien en deçà des coûts de ces violences pour les victimes comme pour la société. Les sommes allouées par l’État ne se montent qu’à 184,4 tens of millions d’euros (0,4 % du funds whole), dont 12,7 tens of millions d’euros contre les violences sexuelles hors couple.
– 26 %, c’est l’équivalent de la baisse de funds disponible par femme victime de violences, souhaitant se faire aider
Malgré une hausse de 44,9 tens of millions d’euros, « cette augmentation en valeur absolue masque en fait une baisse des dépenses de violences conjugales : de 1 310 euros à 967 euros par victime, entre 2019 et 2023, soit – 26 % », informe la Fondation des femmes, dans son rapport de septembre 2 023. Automotive les déclarations des violences conjugales ont bondi de 83 % et celles liées aux violences sexuelles de 100 % sur ces dix dernières années.
Sandrine Baffert, économiste de la santé ayant travaillé sur le coût des violences conjugales en 2010, estime qu’ « il vaut mieux investir en prévention plutôt qu’en curatif ». Elle prend l’exemple des maisons des femmes, ouvertes au sein d’hôpitaux de plusieurs villes, comme à Avignon avec la maison Mazarine. « Ces maisons font un pont entre la justice et la santé. J’ai pu y rencontrer des femmes qui n’osaient pas se rendre au commissariat. Ces antennes spécifiques à l’hôpital ne sont pas dans le jugement. »
Pour l’économiste, si les associations féministes revendiquent désormais entre 2,6 et 5,4 milliards aux pouvoirs publics pour lutter contre le fléau des violences faites aux femmes, ce funds reste sans commune mesure avec les coûts réels qui restent encore à affiner. En cas de violences conjugales ou sexuelles hors couple, contactez le 39 19.
Si les violences conjugales coûtent 3,6 milliards d’euros à la société, 11,6 % de cette somme, soit 422 tens of millions d’euros, correspondent aux enfants, également victimes des violences intrafamiliales, comme témoins ou victimes directs des abus.
Mais la Fee indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) ajoute à cela « le coût du déni » pour la société : 9,7 milliards d’euros. « Le coût du déni, c’est ce que nous coûtent les agresseurs chaque année. C’est le coût de leur impunité, des conséquences à lengthy terme des violences sexuelles pour les victimes et de notre passivité. »
70 % de ces près de 10 milliards correspondent aux coûts des conséquences des violences sexuelles sur la santé des victimes, faute de prise en cost du psychotraumatisme, induisant des effets à lengthy terme.