La plupart des arrestations ont été effectuées simultanément le 26 février 2025 lors d’une opération mondiale (opération Cumberland) dirigée par les forces de l’ordre danois. Plus d’arrestations sont attendues dans les semaines à venir, car l’opération est toujours en cours.
Résultats de l’opération, jusqu’à présent:
- 273 suspects identifiés
- 25 suspects arrêtés
- 33 recherches de maison
- 173 dispositifs électroniques saisis
Le principal suspect, un ressortissant danois qui a été arrêté en novembre 2024, dirigeait une plate-forme en ligne où il a distribué le matériel généré par l’IA qu’il a produit. Après un paiement symbolique en ligne, les utilisateurs du monde entier ont pu obtenir un mot de passe pour accéder à la plate-forme et regarder les enfants maltraités.
Au cours de l’enquête, Europol et le groupe de travail conjoint de l’action en cybercriminalité (J-CAT), organisé par Europol, ont fourni une coordination opérationnelle aux organismes d’application de la loi impliqués dans l’affaire. Des experts du centre européen de cybercriminalité d’Europol ont également facilité les échanges d’informations et ont fourni des renseignements et une analyse opérationnelle aux enquêteurs nationaux.
L’opération Cumberland a été l’un des premiers cas impliquant un matériel d’abus sexuel pour enfants généré par l’IA (CSAM), ce qui la rend exceptionnellement difficile pour les enquêteurs, en particulier en raison du manque de législation nationale qui s’adresse à ces crimes. À cet égard, les États membres de l’UE discutent actuellement d’une réglementation commune proposée par la Commission européenne pour lutter contre cette nouvelle situation et protéger les enfants contre les abus sexuellement et exploités.
Ces images générées artificiellement sont si facilement créées qu’elles peuvent être produites par des personnes ayant une intention criminelle, même sans connaissance technique substantielle. Cela contribue à la prévalence croissante du matériel d’abus sexuel des enfants, et à mesure que le volume augmente, il devient progressivement plus difficile pour les enquêteurs d’identifier les délinquants ou les victimes. Les forces de l’ordre devront développer de nouvelles méthodes et outils d’enquête pour relever ces défis émergents.
Catherine de Bolle
Directeur exécutif d’Europol
CSAM généré par l’AI: un crime grave
L’exploitation sexuelle en ligne des enfants reste l’une des manifestations les plus menaçantes de la cybercriminalité dans l’Union européenne et continue d’être l’une des principales priorités des organismes d’application de la loi, qui traitent d’un volume de contenu illégal en constante augmentation.
Le matériel sexuel d’auto-génération d’enfants constitue une part importante du CSAM qui est détecté. Les modèles d’IA capables de générer ou de modifier des images sont abusés par les délinquants pour produire du CSAM et pour l’extension sexuelle. Ces modèles sont largement disponibles et se sont développés rapidement, avec une sortie qui ressemble désormais de plus en plus de matériel authentique, ce qui rend plus difficile l’identification de générée artificiellement.
Cela pose des défis importants aux autorités dans l’identification des vraies victimes. Même dans les cas où le contenu est pleinement artificiel et qu’il n’y a pas de véritable victime représentée, comme l’opération Cumberland, le CSAM généré par l’AI contribue toujours à l’objectivation et à la sexualisation des enfants.
La lutte d’Europol contre l’exploitation sexuelle des enfants
La lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants est une priorité pour Europol. Depuis 2017, l’agence a dirigé le Stop Child Abuse – Trace une initiative d’objet, qui permet aux citoyens de fournir des informations en reconnaissant des objets pour aider à résoudre un cas d’abus sexuelle pour enfants. À ce jour, le grand public a partagé près de 28 000 conseils, 30 enfants ont été retirés du préjudice et 6 délinquants ont été identifiés et poursuivis.
À la demande des États membres de l’UE et d’autres partenaires, Europol abrite également un groupe de travail d’identification des victimes, une autre initiative qui permet aux forces de l’ordre de travailler ensemble pour localiser les enquêtes et identifier les victimes. Les enfants en Allemagne et en Australie ont déjà été mis en sécurité à la suite de cette initiative.
Étape suivante: prévenir les crimes futurs
L’opération Cumberland se concentre non seulement sur l’arrêt des auteurs, mais prend également des mesures proactives pour éviter d’autres incidents. Europol et ses partenaires lanceront une campagne en ligne dans les prochains jours en soulignant les conséquences de l’utilisation de l’IA à des fins illégales et ciblant les délinquants potentiels où ils sont les plus actifs: en ligne. La campagne utilisera des messages en ligne pour atteindre les acheteurs de contenu illégal, ainsi que d’autres méthodes telles que les coups et les discours, les messages des médias sociaux et les lettres d’avertissement.
L’opération Cumberland démontre un effort coordonné en cours des forces de l’ordre pour lutter contre cette menace de manière approfondie, de l’arrestation des criminels à la prévention des crimes futurs grâce à l’éducation, à la dissuasion et à la fourniture de soutien à ceux qui souhaitent demander un soutien ou une aide.