Le nombre d’exécutions n’a jamais atteint un niveau aussi haut en l’espace d’une décennie. Comme révélées dans le rapport annuel d’Amnesty International, 1 153 exécutions ont été enregistrées dans le monde en 2023, soit une hausse de 31 % par rapport aux 883 de 2022. Une montée en flèche provoquée en majeure partie par l’Iran.
À lui seul, ce pays du Moyen-Orient représente 74 % des exécutions recensées. « Les autorités ont fait preuve d’un mépris total à l’égard de la vie humaine et multiplié les mises à mort pour des infractions à la législation sur les stupéfiants », déclare Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, dans le rapport de l’ONG. Elle poursuit : cela « illustre les effets discriminatoires de la peine capitale en Iran sur les groupes de population les plus marginalisés et les plus pauvres ».
L’Iran en tête de ce funeste classement
Juste après l’Iran, la Chine se place en deuxième position. Comme les données de la peine de mort dans ce pays restent classées secret d’État, il demeure impossible de connaître la véritable ampleur de ce recours. Toutefois, Amnesty International estime que le nombre d’exécutions s’élève à des milliers.
Il en va de même pour le Vietnam et la Corée du Nord : l’organisation considère que le recours au châtiment ultime y a été massif. Dans plusieurs rapports officiels, ces pays reconnaissent pratiquer des exécutions pour punir des crimes mais aussi des pratiques dites dissidentes.
Sur le continent africain, l’Égypte et la Somalie auraient aussi procédé à de tels actes. En Somalie, le nombre de peines de mort pratiquées a été multiplié par plus de six en l’espace d’un an. De l’autre côté de l’océan Atlantique, les États-Unis sont l’unique pays d’Amérique à y avoir recours : l’application de la peine maximale y a augmenté de 33 % par rapport à 2022.
De nombreux États américains montrent leur attachement à ce système : l’exécution par asphyxie à l’azote y devient la principale arme pour ôter la vie. Agnès Callamard et ses confrères appellent le président Joe Biden à tenir sa promesse d’abolition de cette peine au niveau fédéral.
Paradoxalement, la peine de mort augmente, mais beaucoup de pays tendent vers l’abolitionnisme : le nombre de nations ayant procédé à ce châtiment n’a jamais été aussi faible. Elles ont été 16 en 2023, contre 20 l’année précédente. « Malgré les revers que nous avons observés cette année, les pays qui procèdent encore à des exécutions sont de plus en plus isolés. Notre travail de campagne contre ce châtiment abject fonctionne », poursuit Agnès Callamard, qui espère continuer son combat jusqu’à ce que la peine de mort soit abolie partout sur le globe.
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